• Les deux explosions se sont produites à dix minutes d'intervalle. Deux attentats ont touché à Ajaccio la Direction départementale de l'Equipement (DDE) puis la préfecture, sans faire de victime, cette nuit aux alentours de 1 heure 30. La première explosion, très violente, a touché les locaux de la DDE qui ont été dévastés, ainsi que quatre voitures stationnées en face.
     
    Le second engin explosif, vraisemblablement une grenade, a été jeté une dizaine de minutes plus tard dans la cour du palais Lantivy, siège de la préfecture de Corse-du-sud et de Région. La déflagration a criblé d'éclats la porte principale, les murs ainsi que la guérite des gardiens de la paix et infligé des dégâts légers aux voitures stationnées dans la cour et à deux abribus situés de l'autre côté des grilles.

    "La grenade pourrait avoir été lancée du toit d'un des immeubles qui font face à la préfecture", a indiqué le procureur de la République, José Thorel. "Les policiers en faction dans la cour n'ont pas été touchés mais c'est un miracle : l'engin a atterri à côté d'eux. Il y a eu une prise de risques terrible" de la part des auteurs, a-t-il précisé. Le préfet Leyrit a condamné ces actes "lâches" et souligné qu'"ils pourraient avoir eu des conséquences dramatiques" (écouter le sonore).

    Vague d'attentats

    La police s'orientait jeudi sur la piste de militants nationalistes exaspérés par de récentes interpellations en série, davantage que sur celle de mécontents du verdict Colonna. Depuis la condamnation à perpétuité jeudi dernier d'Yvan Colonna par la cour d'assises spéciale de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, le 6 février 1998, le sud de la Corse est visé par une vague d'attentats à répétition. Aucun de ces actes n'a encore été revendiqué. Lundi, la trésorerie-perception de Bonifacio (Corse-du-sud) a été détruite par une bombe artisanale qui a provoqué un incendie, sans faire de victime.

    Dans la nuit de samedi à dimanche, un attentat à la bouteille de gaz a visé la direction de l'équipement de Porto Vecchio (Corse-du-sud), occasionnant seulement de légers dégâts. Jeudi, quelques heures après le verdict Colonna, la villa d'une amie du couple Erignac a été ravagée par une bombe et un incendie, à Calalonga près de Bonifacio. Quatre autres résidences du même hameau ont été touchées le même soir par des attentats.Toujours dans le sud de l'île, la gendarmerie de Zicavo a été mitraillée dans la soirée de jeudi, sans faire de blessés. Six impacts de balles ont été relevés sur la façade.
     
    "Climat de violence délétère"
     
    Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a condamné avec "la plus grande fermeté" ces deux attentats. Dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités territoriales, estime que "l'engin lancé en direction de la Préfecture (...) aurait pu atteindre de manière particulièrement grave les deux fonctionnaires de police qui assuraient leur mission de garde". "C'est un acte lâche, commis de façon délibérée à l'encontre des représentants de l'Etat", s'est-elle indignée.
     
    Selon elle, "le climat de violence délétère dans lequel certains voudraient enfermer la Corse n'a aucun sens". "Il pénalise tous ceux qui y vivent et y travaillent. Il tourne le dos aux valeurs de la République", a-t-elle ajouté. Michèle Alliot-Marie précise que "les auteurs devront être poursuivis et punis en conséquence".


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  • Jusqu'à 500 agressions sur 250 mètres en 2007

    ANDERLECHT Situé entre deux carrefours de la chaussée de Mons à Anderlecht, l'endroit ne fait qu'à peine 250 mètres. Il n'en est pas moins présenté comme le plus dangereux du pays, celui qu'une femme seule au volant se doit d'éviter absolument. Les chiffres officiels sont incomplets. Beaucoup ne prennent plus la peine de déposer plainte. D'autres ne le font pas à Anderlecht. Des chiffres officieux font état de 400 à 500 agressions en tous genres depuis le début de l'année 2007.

    Dans le demi-millier, une majorité de sac-jackings, des carreaux cassés pour voler dans les voitures les sacs à main qui traînent. À cela s'ajoute la clientèle internationale de quelques hôtels. Celle-ci subirait le tiers de cette criminalité dont l'impunité exaspère et choque. Jugez-en. Hier matin, deux voitures y ont été cassées en 30 minutes, 1 Alfa Romeo et 1 Toyota Avensis. Dimanche, trois automobilistes étaient attaquées dans le même endroit, des femmes, en Jaguar, en Opel Vectra et la troisième, en Daewoo, a dû aussi protéger son fils ceinturé à l'arrière.

    Excédés, des habitants dénoncent ce quartier de non-droit, disent-ils, qui s'étend de la Porte d'Anderlecht au carrefour suivant de la chaussée de Mons et de la rue Haberman, un mouchoir de poche sur lequel les bandes font la loi.

    Les caméras de surveillance ne font plus peur : depuis longtemps hors d'usage, elles n'ont jamais été remplacées. Les malfrats le savent et en profitent. Preuve en est qu'autrefois les agressions se limitaient à la soirée; désormais, c'est matin, midi et soir. Leur tactique est si parfaitement réglée que les voyous ont compris qu'ils ne risquaient rien.

    Pour casser les vitres, c'est la mèche de foreuse ou le petit marteau rouge de la Stib. C'est du travail par équipes. Les guetteurs, postés à hauteur des carrefours, indiquent par signal convenu, aux complices, les bonnes cibles à attaquer, toujours les femmes seules dont le sac n'a pas été caché mais simplement posé sur le siège ou la banquette arrière.

    "Ils font comme les essuie-glaces", explique-t-on, c'est-à-dire remontent la chaussée de Mons dans un sens, puis reviennent au carrefour. Et ça marche. Trois automobilistes attaqués jeudi, quatre vendredi, trois samedi, encore trois dimanche. En cas d'alerte, comme au passage d'une patrouille, pas de problème : l'obscure petite rue Plantin assure la fuite.

    Dans les victimes récentes, deux femmes avec un petit garçon dans un 4x4 Range Rover. Une des femmes était enceinte. L'autre, sa mère, a été blessée à la tête.

    Parmi les victimes du week-end, la belle-soeur d'un commerçant du quartier; le commerçant s'est arrangé pour que les voleurs restituent le sac volé, ce que ceux-ci ont d'ailleurs fait en le déposant dans une boite aux lettres.

    "Cela ne peut plus durer", disent les habitants du quartier qui aimeraient que la police y installe enfin un commissariat.


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  • Avallon, le 5 mai 1989. Sylvie Baton, 24 ans, est retrouvée dans sa baignoire, victime de strangulation, de noyade et de violences sexuelles. Un ancien locataire, un temps suspecté, est finalement mis hors de cause après 18 mois passés en prison. Depuis, plus rien. Mais voilà que dix-huit ans plus tard, l'affaire connaît un nouveau rebondissement.

    "Il y a des éléments..."
     

    combi Volkswagen
    Le modèle de combi Volkswagen
    utilisé par Muestermann
    Le juge d'instruction d'Auxerre, Charles Prats, a en effet lancé cet après-midi un appel à témoin concernant Ulrich Muestermann, un allemand de 49 ans, déjà emprisonné outre-Rhin pour quatre viols commis entre 1983 et 1984, dont un suivi de meurtre. "Il ne faut pas oublier que cet homme bénéficie pour l'heure de la présomption d'innocence, a déclaré Charles Prats lors d'une conférence de presse. Ceci étant, il y a des éléments".

    Ces éléments, selon nos informations, ce sont des traces ADN de l'individu retrouvées sur les draps et les vêtements de la victime. Jusqu'à présent ces empreintes génétiques n'avaient pu être complètement exploitées en dehors du territoire français. Depuis 2006, via Interpol, il est possible de comparer les fichiers français aux fichiers internationaux. La réponse est venue d'Allemagne. En novembre, les autorités allemandes ont accepté de mettre Ulrich Muestermann à la disposition du juge Prats pour son instruction. Pour se faire, il a été transféré à la prison de Fleury-Merogis et mis en examen.
     
    Un présumé violeur ou tueur en série ?
     
    Charles Prats
    Le juge Charles Prats
    Mais si la justice a un suspect, pourquoi faire un appel à témoin ? Parce qu'elle craint que cet homme ait fait d'autres victimes sur le territoire au cours des années 80' et 90'. "Nous avons perdu sa trace entre 1985 et 1993, sachant qu'à partir de 1989 il était en Angleterre", commente le juge Prats. "A l'époque, l'homme, âgé d'une trentaine d'années, pesait 115 à 120 kilos pour 1m80. Il ne parlait que Anglais ou Allemand. Il circulait dans un camping car combi Volkswagen bleu et blanc et séjournait dans des camping", poursuit-il.
     
    Le magistrat a adressé son appel pour susciter le témoignage de "toute personne qui aurait croisé, cotoyé ou employé le suspect ou qui aurait éventuellement était victime d'une infraction". Le numéro d'appel est le suivant : 01 40 97 80 16


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  • Des heurts ont opposé une cinquantaine de jeunes aux forces de l'ordre dimanche après-midi dans la quartier sensible de la Grande-Borne, à Grigny (Essonne), après le braquage d'une boulangerie.

    Vers 15h30, une dizaine de jeunes ont attaqué l'établissement situé dans le quartier de la Grande-Borne. C'est au moment où ils s'apprêtaient à repartir avec le contenu de la caisse que la police est intervenue, a précisé une source judiciaire.

    Jets de pierres et de bouteilles

    Plusieurs de leurs camarades sont alors venus en renfort et ont commencé à lancer, contre les forces de l'ordre, les pierres et les bouteilles vides qui devaient servir à protéger la fuite des braqueurs.

    La police a fait état d'affrontements sporadiques qui n'ont pas fait de blessés. Très rapidement, les jeunes ont pris la fuite en mettant le feu à une poubelle. Il n'y a pas eu d'interpellation. La police judiciaire d'Evry a été chargée de l'enquête sur le vol à main armée.


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  • Le web est un espace de liberté, mais aussi un vaste champ d'action pour le grand banditisme. La police et le gouvernement l'ont bien compris, et envisagent de mettre en place de nouveaux outils espions dans le cadre d'affaires de pédophilie, de terrorisme ou encore de meurtre, d'enlèvement ou de blanchiment commis en bande.
     
    Selon Le Figaro de samedi, Michèle Alliot-Marie présentera notamment en conseil des ministres au mois de janvier, dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, une autorisation permettant à la police de placer des mouchards dans les ordinateurs de suspects, sous forme de clés usb discrète voire même de logiciels pirates (spywares et chevaux de Troie).
     
    Comment infiltrer les ordinateurs suspects ?
     
    La procédure sera placée sous le contrôle de deux juges : le juge d'instruction et le juge des libertés et de la détention. Jusqu'à présent, la police n'avait pas le droit de placer des micros et des caméras dans les lieux privés, ni de s'infiltrer dans les ordinateurs personnels.
     
    Reste à déterminer de quelle manière les enquêteurs vont pouvoir s'infiltrer dans les ordinateurs des suspects. Il faudra d'une manière ou d'une autre passer outre les logiciels de protections et Firewall, ou encore convaincre les éditeurs de ces logiciels de ne pas signaler ces spywares policiers...


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