• Un automobiliste soupçonné d'avoir percuté huit cyclistes qui participaient au Téléthon samedi à Saint-Selve, en Gironde, faisant quatre blessés dont deux graves, avant de les menacer avec une arme de poing, a été mis en examen lundi à Bordeaux. Son placement en détention provisoire a été requis.

    L'automobiliste, un Belge de 33 ans, qui n'avait plus de permis depuis "plusieurs années" ni de papiers d'assurance en règle selon les gendarmes, a été mis en examen pour "blessures involontaires aggravées avec ITT (incapacité totale de travail) inférieure à 3 mois" et "violence volontaire avec arme", a précisé le parquet.

    Pistolet, couteau, batte de base-ball...

    Le conducteur avait perdu le contrôle de son véhicule et percuté dans un virage un peloton de huit cyclistes qui effectuaient une épreuve de 60 km pour le Téléthon, selon les gendarmes. Après la collision, l'homme, blessé, avait menacé les cyclistes avec un pistolet d'alarme, indiquant vouloir porter plainte contre eux, avaient-ils précisé. Une batte de base-ball et un couteau à cran d'arrêt avaient été trouvés dans la voiture.

    Membres du club sportif de La Brède, les quatre cyclistes blessés ont été hospitalisés au CHU de Bordeaux. Ils souffrent de multiples fractures, notamment du bassin et des jambes.


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  • Émile a été enlevé et séquestré pendant quatre heures. Les malfrats en voulaient à son argent

    BRUXELLES Dans notre édition de dimanche, nous vous parlions de l'enlèvement de ce fiscaliste pris en otage pendant quatre heures, le temps que les malfrats tentent de lui dérober une partie de sa fortune. Ce fiscaliste réputé, c'est Émile Gendarme, 63 ans.

    Malgré le choc, il a accepté de nous raconter son calvaire. "C'était vendredi soir, vers 18 h, je suis sorti du ring car il y avait des embouteillages. J'étais à Grand-Bigard, mon téléphone a sonné. Je me suis mis sur le côté pour décrocher." La manoeuvre fut fatale.

    "Une camionnette s'est arrêtée à ma hauteur. J'ai vu un homme en sortir. Il avait un uniforme de policier. Le pantalon, la veste avec l'insigne et une cagoule noire", précise Émile, ému. "Il pointait une arme dans ma direction et me disait d'ouvrir la porte. Je me suis dit que c'était la brigade grand banditisme, qu'ils avaient dû se tromper de cible."

    N'ayant rien à se reprocher, Émile a déverrouillé les portes. "Ils sont arrivés à quatre dans la voiture. Quatre en uniforme de police armés jusqu'aux dents. Il y avait même une kalachnikov. J'ai immédiatement reçu un violent coup dans la nuque et un des gars m'a dit: Démarre, démarre." Émile a compris qu'il devait suivre la camionnette bleue. Après avoir roulé quelques kilomètres, Émile a reçu l'ordre de s'arrêter. "On est arrivés sur le parking d'un garage. La camionnette s'est arrêtée aussi. Un homme est descendu et a pris ma place, siège conducteur." Sous les coups, Émile a été poussé sur la banquette arrière. "J'ai dû mettre ma tête sur les genoux d'un des gars. Il n'arrêtait pas de pousser dans mes yeux pour m'aveugler."

    Dix minutes plus tard, la Mercedes CL5 350 AMG d'Émile s'est arrêtée dans un hangar vide. "Ils m'ont frappé et déshabillé. Entièrement. J'étais nu comme un ver. J'ai dû me mettre à genoux sur le sol, les mains menottées dans le dos." Les malfrats ont parlé. "On ne te veut aucun mal, on veut ton fric. On sait que tu gagnes beaucoup d'argent." Et réalité, ils savaient beaucoup de choses. "Ils ont parlé d'un coffre qui se trouve dans la penderie de ma femme." Étrange puisque le couple avait été cambriolé il y a quelques mois...

    Après avoir fouillé la veste d'Émile, les malfrats ont trouvé toutes les cartes de crédit. "J'ai dû donner les codes. Ils m'ont frappé, ils ont même pressé mes testicules pour que je parle. Et puis j'ai entendu ma voiture partir..."

    Deux heures plus tard, ils sont revenus avec une autre voiture. "Ils parlaient arabe mais j'ai entendu le nom Viasat (société de la localisation par satellite), j'ai compris que ma voiture avait été immobilisée."

    Émile est remonté de force dans la camionnette. Quatre heures après avoir été enlevé, ses ravisseurs l'ont largué dans une rue de Molenbeek. "J'ai vu une famille, j'ai demandé d'appeler la police. Ils m'ont gentiment conduit au commissariat le plus proche."



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  • C'est à la nuit tombée seulement que la cour d'assises spéciale de Paris, ses greffiers, les avocats des différentes parties et l'accusé Yvan Colonna, ont rejoint dimanche les lieux de l'assassinat du préfet Erignac. Une visite d'environ deux heures, qui s'est achevée vers 19h15, avant le retour à Paris ; pour masquer la scène, des cars de CRS avaient été disposés face aux barrières métalliques devant lesquelles s'étaient massés journalistes et badauds. Pendant toute la durée des repérages de la cour, un hélicoptère tournait au dessus de la baie d'Ajaccio. Les gros projecteurs destinés à éblouir les preneurs d'images qui auraient pu être en embuscade dans des appartements de la rue Colonel Colonna D'Ornano, où Claude Erignac avait été tué, n'avaient pas été mis en batterie. En revanche, des projecteurs plus petits balayaient à intervalles réguliers les façades, à la recherche de photographes éventuels. La procédure constituait en effet juridiquement une audience à huis clos et l'interdiction de photographier ou d'enregistrer en vidéo était absolue, sous peine de sanctions pénales.

    Tout au long de cette visite, Yvan Colonna est resté muet. Ses avocats ont assuré en revanche que ce déplacement, qu'ils avaient demandé, avait permis de confirmer leur thèse : la défense souligne en effet dans ce procès que tous les témoins oculaires du crime n'ont vu que deux hommes et y voient un élément pour innocenter leur client. Avis radicalement différent pour les parties civiles qui ont assuré avoir démontré qu'il était possible que les hommes ayant directement agressé le préfet aient été trois, comme l'affirme l'accusation. Selon Me Benoit Chabert, avocat de la partie civile, la cour aurait constaté que le troisième homme pouvait être resté invisible, caché derrière un immeuble. Difficile donc pour l'heure de tirer un bilan de ce déplacement ; une audience de restitution est prévue mardi.

    Des policiers mobilisés à chaque étape du parcours

    Auparavant, la cour était restée un peu moins d'une heure à la gendarmerie de Pietrosella dans le golfe d'Ajaccio, où avait été volée, lors d'une attaque en septembre 1997, l'arme ayant servi à tuer le préfet Claude Erignac cinq mois plus tard. En avance sur l'horaire en raison de la brièveté de son passage à Pietrosella, la cour d'assises spéciale avait ensuite décidé d'attendre la tombée de la nuit à l'aéroport Campo Dell'Oro pour rejoindre l'avenue Colonel Colonna d'Ornano, afin de se retrouver au plus près des circonstances de l'assassinat le 6 février 1998.

    Tout au long de ce déplacement hors-norme, les différents trajets qu'a empruntés le convoi ont été soigneusement sécurisés : gendarmes à tous les ronds-points menant de l'aéroport à la gendarmerie de Pietrosella, CRS sur la plage qui lui fait face, hélicoptères de surveillance et policiers tous les 100 mètres environ depuis l'entrée d'Ajaccio jusqu'à l'avenue où était tombé le préfet. Et c'est également sous haute protection que le Transall transportant la cour d'assises spéciale était arrivé, à la mi-journée à l'aéroport d'Ajaccio en provenance de Villacoublay. Pour justifier ce déplacement, qui coûte 100.000 euros au seul ministère de la Justice et qui a mobilisé plus de 500 policiers et gendarmes pour assurer la protection de la cour et de l'accusé, la défense avait affirmé que la géographie des lieux ne collait pas avec les thèses de l'accusation, et qu'elle pourrait le prouver sur place. De son côté, l'accusation s'était dite hostile à l'organisation de ce transport, les avocats des parties civiles et de la famille Erignac estimant qu'il n'y avait rien à en attendre. Après l'audience de restitution de mardi, le verdict est attendu vendredi.


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  • En avril 2003, la famille du promoteur immobilier Xavier Flactif était assassinée au Grand-Bornand, en Haute-Savoie, puis les corps brûlés dans une forêt voisine. Interpellé le 16 septembre, leur voisin, David Hotyat, un mécanicien de 33 ans, avouait les avoir tués avant de montrer le site de crémation. Puis il se rétractait, mettant en cause deux mystérieuses personnes - un scénario auquel il devait se tenir pendant les trois semaines de son procès en juin 2006, malgré les multiples incohérences soulevées par ses proches et les experts. Fin juin, reconnu coupable des meurtres des cinq membres de la famille (Xavier Flactif, sa compagne Graziella Ortolano, et leurs trois enfants, âgés de 6 à 10 ans), il était condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Ses complices écopaient de peines allant de un an de prison avec sursis à 15 ans de réclusion.

    Le procès en appel de David Hotyat s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises d'appel du Rhône. Jugé principal protagoniste du drame et ayant reçu la condamnation la plus lourde, Hotyat a été le seul à faire appel. Les autres parties prenantes du quintuple meurtre n'apparaîtront donc pas à cette nouvelle audience. Pas plus le frère du principal accusé, Mickaël Hotyat, condamné à la peine la plus légère (un an avec sursis) pour avoir jeté l'arme du crime dans un canal, que son ancienne compagne  Alexandra Lefèvre, condamnée à 10 ans ; pas plus l'ami Stéphane Haremza, condamné à 15 ans pour complicité et association de  malfaiteurs, que sa femme Isabelle Haremza, qui avait écopé de 7 ans.

    Une tuerie dictée par la jalousie

    Au cours de la première audience, la cour d'assises de Haute-Savoie avait suivi les réquisitions de l'avocat général réclamant pour David Hotyat la peine la plus lourde prévue pour homicide avec préméditation. L'accusé avait reconnu, lors de ses premiers aveux, que le mobile des meurtres était la jalousie ; n'acceptant pas la réussite matérielle du promoteur, il s'était installé après la tuerie dans un chalet appartenant aux Flactif, à 80 m à peine du lieu du drame. A ce moment, le promoteur était simplement considéré comme disparu par les enquêteurs.

    Mais après avoir tenté d'aiguiller les recherches sur de fausses pistes - il était même apparu dans une émission télévisée, témoignant sur le drame - Hotyat avait été trahi par une coupure qu'il s'était faite au doigt lors du quintuple meurtre. Des examens pratiqués sur des traces de sang retrouvées dans le chalet de la tuerie avait permis d'identifier des traces d'ADN correspondant aux cinq disparus. Ainsi que la signature génétique d'une sixième personne : David Hotyat.


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  • Emile a été kidnappé alors qu'il se trouvait dans sa Mercedes. Les malfrats l'ont déshabillé, roué de coups et séquestré !

    BRUXELLES Quatre heures. Le calvaire d'Emile a duré quatre longues heures. Un temps interminable durant lequel ce fiscaliste réputé de Bruxelles a cru qu'à chaque instant, les hommes qui l'avaient kidnappé pouvaient le tuer.

    Face à des Kalachnikovs et des armes lourdes, Emile, 63 ans n'a rien pu faire à part obtempérer aux ordres. C'est-à-dire donner sa voiture, se déshabiller et divulguer les codes secrets de ses cartes...

    Tout a commencé vers 18 h, à Dilbeek. Emile G. qui s'apprête à prendre le ring et l'autoroute afin de se rendre à Paris est arrêté par une camionnette bleue. Quatre hommes descendent. À première vue, Emile qui était encore dans sa Mercedes CLK n'a pas eu peur puisqu'il aperçoit des uniformes de police !

    Hélas, il a vite compris que ces malfrats n'avaient rien de vrais policiers. Non seulement, ils avaient des uniformes mais également des cagoules style DSU (les policiers d'élite appelée sur les opérations périlleuses). "Ils avaient aussi des Kalachnikovs et des armes lourdes" nous confirme le porte-parole de la zone Ouest, Johan Berkmans.

    Emile, sous la menace des armes, a été prié de rouler. "Les auteurs sont montés à bord de la voiture". Les complices, eux, ont suivi à bord de leur camionnette, la Mercedes qui s'est dirigée vers un hangar désaffecté. "Après avoir roulé quelques minutes, la victime a dû arrêter sa voiture. Ils l'ont forcé à se mettre à l'arrière de la camionnette. Ils lui ont mis quelque chose sur son visage".

    Arrivée dans le hangar, la victime a été frappée afin qu'elle donne les codes de ses cartes de crédits. Selon nos informations, il est évident que les ravisseurs savaient parfaitement à qui ils avaient affaire. Leur cible n'avait été nullement choisie au hasard. Au contraire, ils connaissaient des détails que seuls de personnes avisées pouvaient détenir. "Deux malfrats sont restés près de la victime, deux autres sont partis avec les cartes de crédit". Et histoire de faire le chemin de manière confortable, ils ont emprunté la Mercedes d'Emile. Erreur fatale... "Elle était munie d'un système qui immobilise la voiture en cas de mauvaise manoeuvre". Arrivés à Anderlecht, les deux malfrats se sont retrouvés piégés. "Ne pouvant plus avancer, ils ont abandonné la Mercedes. La victime, qui avait été menottée, a été embarquée dans la camionnette".

    Les malfrats ont repris la route. Finalement, ils ont éjecté Emile, près de la rue de Ribaucourt, en plein Molenbeek. C'est la raison pour laquelle il s'est présenté, au terme de quatre heures de détention au commissariat le plus proche. L'histoire ne dit pas si les malfrats l'avaient rhabillé ou non...

    "Pour l'instant, on ignore si de l'argent a été dérobé", indique Johan Berckmans qui précise que le sexagénaire a été pris en charge par le bureau d'aides aux victimes de la zone.


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