• Deux gardiens de Lantin acquittés après le décès d'un détenu

    Deux gardiens de Lantin acquittés après le décès d'un détenu

    Un jour de juillet 2003, le détenu avait saccagé sa cellule. En voulant le maîtriser, les gardiens l'avaient involontairement étranglé


    LIEGE Le tribunal correctionnel de Liège a acquitté lundi deux gardiens de l'établissement pénitentiaire de Lantin qui avaient été poursuivis à la suite du décès d'un détenu dangereux alors qu'il était sorti de force de sa cellule.

    Agés de 29 et 31 ans, ils étaient suspectés de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort du détenu sans intention de la donner. Le tribunal les a acquittés, estimant qu'ils n'ont commis aucune faute lors de leur intervention.

    Les faits s'étaient déroulés le 16 juillet 2003 lors de la rébellion d'un détenu qui devait être sorti de sa cellule. Huit gardiens étaient intervenus. Le détenu était décédé d'un étranglement et d'un arrêt cardio-respiratoire. Seuls deux des gardiens intervenus lors de la scène répondaient des faits et réclamaient leur acquittement par l'intermédiaire de leurs conseils, Me Franchimont et Me Omari.

    Le jour des faits, en pleine canicule, le détenu, considéré par un psychiatre comme dans un état grave de déséquilibre mental, avait saccagé sa cellule. Le personnel de la prison de Lantin, après intervention d'un supérieur hiérarchique, avait décidé de le faire sortir de force de sa cellule afin d'éviter tout risque de dérapage. Mais les gardiens avaient été obligés de recourir à la force. Ils étaient intervenus en nombre pour maîtriser le détenu.

    C'est lors de cette scène de maîtrise que le détenu avait été involontairement étranglé et était mort. L'autopsie avait notamment relevé une triple fracture de l'os hyoïde et confirmé la mort par étranglement.

    Dans son jugement, le tribunal a relevé qu'aucune procédure n'était formalisée à la prison de Lantin pour traiter les interventions dans ces circonstances. Le premier gardien entré dans la cellule avait été agressé par le détenu et sérieusement blessé. Le juge a relevé que les coups reçus par le détenu avaient été initiés par ses propres actions et que la riposte des gardiens était proportionnée.

    Il n'a pas pu être démontré qu'une matraque avait bien été utilisée lors de la scène de maîtrise du prévenu et lorsqu'il a été étranglé. C'est par un geste du bras que le détenu a été involontairement étranglé. Mais le tribunal a estimé que le geste était nécessaire à la maîtrise du prévenu et qu'il avait été commandé par un supérieur hiérarchique. Dans ce contexte, les gardiens n'ont commis aucune faute et le tribunal les a acquittés.

    Plus de 50 gardiens de prison étaient présents en soutien aux deux prévenus lors de la lecture de ce jugement. Ils ont reçu la décision par une salve d'applaudissements en pleine audience publique. "C'est une décision qui nous soulage", a précisé Gérard Noisette, délégué syndical CGSP. Nous avions toujours gardé confiance en la Justice mais la procédure a duré près de 5 ans. Les deux gardiens concernés ont eu une vie difficile depuis ces événements".

    source :  La Dernière Heure

     


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