• Colonna nie avoir fait partie du commando de Pietrosella

    Je n'ai pas participé à l'attaque contre la gendarmerie de Pietrosella, ni à l'assassinat contre le préfet Erignac. Pour l'instant, je n'ai rien à dire de plus", a déclaré mercredi Yvan Colonna au troisième jour de son procès. "J'ai une position de principe, je suis innocent et je n'ai rien à faire en prison (...) Ma culpabilité a été érigée en vérité biblique", a ajouté me leurtrier présumé du préfet de Corse Claude Erignac devant la cour d'assises spéciale de Paris. L'attaque à l'explosif contre cette gendarmerie de Corse-du-Sud en 1997, dont le  berger de 47 ans doit également répondre, est capitale dans ce dossier parce que les trois balles qui ont tué le préfet provenaient d'une des deux armes volées à deux gendarmes pris brièvement en otage lors de cette opération.

    "Je ne suis pas pour livrer mes états d'âme"

    Certains complices présumés de Colonna, déjà condamnés dans cette affaire, avaient expliqué aux enquêteurs que c'était à cause du manque d'impact médiatique de l'attaque de Pietrosella qu'ils avaient décidé l'attentat contre Claude Erignac, "cible la plus symbolique". Les gendarmes Didier Paniez et Daniel Herniaux ont décrit l'attaque, de  nuit, par des hommes encagoulés et armés, qui "parlaient corse entre eux" tandis que l'un (ou des) complice(s) dynamitai(en)t la gendarmerie. Les deux sont d'accord : il y avait cinq hommes dans la camionnette qui les a emmenés dans le maquis, sans compter au moins un autre avec lequel ils correspondaient grâce à un émetteur-récepteur. Pour l'accusation, cela suffit à pouvoir placer Colonna dans le groupe puisque cinq de ses complices présumés ont déjà été condamnés pour leur participation à cette attaque. Atteint d'une tendinite au genou, le sixième était resté chez lui.
      
    Dans son box, Colonna écoute, impassible. "Je ne suis pas pour livrer mes états d'âme", dit-il pour justifier son refus de se soumettre à des examens psychologiques en prison. "J'étais plus que méfiant" à l'égard des deux experts envoyés par les magistrats instructeurs. "J'étais présenté comme coupable à tout prix. J'étais  sûr que cela allait être interprété à charge contre moi".

    Une "vie de couple ordinaire"

    Avant sa déposition, le tribunal a bouclé les témoignages des proches de l'accusé pour cerner sa personnalité. Sa compagne Pierrette Serreri, 53 ans, tient toujours un restaurant saisonnier à Cargese. Malgré deux brèves séparations, elle a décrit la "vie de couple ordinaire" qu'elle a menée avec Yvan Colonna, beau-père "attentif" pour son fils Virgile, né d'un premier mariage, puis homme entretenant un lien  "fusionnel" avec leur fils Jean-Baptiste, aujourd'hui âgé de 17 ans. "La seule chose qu'il n'ait pas faite, c'est de l'allaiter", a-t-elle dit,  se disant "certaine" de l'innocence de son compagnon.
      
    Barbe blanche et cheveux cerclés d'un bandanna rouge, L'ancien rugbyman  Daniel Herrero a évoqué les deux années où il a donné à Nice des cours au jeune Yvan qui se préparait alors à être professeur d'éducation physique. Avec un vocabulaire fleuri où il a évoqué la "psychée", le "vécu" ou la  "dynamique relationelle" de l'accusé, l'ancien sportif de 58 ans a décrit un jeune Colonna doué en football, "aux qualités intellectuelles incontestables".


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