Michel Fourniret est à nouveau sorti de son silence mercredi devant les
assises des Ardennes. Le tueur en en série présumé à avoué avoir tué en 1989 Jeanne-Marie Desramault, une jeune fille de 21 ans, dans le troisième des sept dossiers dont il répond. A la neuvième audience du procès, après la lecture des charges d'enlèvement, séquestration, tentative de viol et meurtre concernant cette affaire, l'accusé, prié de préciser sa position, a dit : "
Vous venez de lire les faits qui me sont reprochés. Je reconnais ces faits".
Il refusait jusqu'ici de parler, en prétextant le refus du huis clos qu'il souhaite. Son épouse
Monique Olivier a fait la même déclaration, mais son avocat a aussitôt précisé qu'elle niait la co-action dans le meurtre qui est retenue par l'accusation. C'est le seul des sept dossiers où les deux époux sont accusés d'avoir tué ensemble. Jeanne-Marie Desramault, étudiante à Charleville-Mézières qui prenait le train tous les samedis pour rentrer chez ses parents à Béthune, avait rencontré fortuitement le couple Fourniret lors d'un de ces voyages, selon des déclarations antérieures des accusés à l'instruction.
"Justice pour Jeanne-Marie"
La jeune fille logeait dans une institution religieuse et se montrait très croyante. Le couple a fait mine de partager sa ferveur religieuse, l'invitant au restaurant pour la mettre en confiance avant de la convier à passer un week-end à son domicile. Plus tard, le 18 mars 1989,
Michel Fourniret a provoqué une rencontre à la gare de Charleville et a persuadé Jeanne-Marie de venir chez lui, où il l'a tuée. Il a enterré son corps dans sa propriété de Sautou où il n'a été retrouvé qu'en 2004, après l'arrestation de Fourniret en 2003.
Les proches de la victime ont raconté que ses parents, dont c'était le seul enfant, avaient embauché un détective privé et multiplié les démarches en France et à l'étranger pendant des années, conservant l'espoir de voir revenir leur fille. Sa mère est morte quatre ans après sa disparition. Son père, un octogénaire, est venu en fauteuil roulant à la cour d'assises, soutenu par deux religieuses et les autres familles de victimes, qui lui ont offert des roses blanches avant l'audience. Avant de fondre en larmes, il n'a pu que dire ces mots : "
Je demande justice pour Jeanne-Marie".
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