• Jean Claude Bonnal dit le chinois

    Né en 1953 à Saigon, il arrive en France trois ans plus tard avec sa famille pour vivre dans un bidonville en banlieue parisienne. Selon une psychologue, « Jean-Claude Bonnal a eu une enfance très déstructurée, un père alcoolique et violent, une mère débordée par douze enfants. C’est un écorché vif ». Petit, le visage émacié, l’ancien du « gang de la banlieue sud » a commencé les braquages dès 1972, les enchaînant ensuite entre deux séjours en prison. Après plusieurs condamnations, il est acquitté, une fois, en juin 2004, pour l’attaque d’un bureau de change du magasin Le Printemps à Paris, le 24 novembre 1998. Deux suspects, dont Bonnal, avaient été arrêtés et libérés en décembre 2000 pour « prolongation de détention provisoire non motivée ». Bonnal est soupçonné d’avoir profité de cette libération pour commettre, le 6 octobre 2001, le  braquage du bar tabac Le Fontenoy où une serveuse de 24 ans et une femme de ménage de 38 ans sont tués d'une balle dans la tête par trois hommes venus cambrioler l'établissement. La fille des propriétaires, âgée de 9 ans, réussit à échapper à l'attention des agresseurs pour donner l'alerte. Son témoignage permet aux enquêteurs d'interpeller Hakim Bouhassoune, Brahim Titi et Jean-Claude Bonnal dans des hôtels du Val-de-Marne  Le premier reconnaît la participation à l'agression en compagnie de Bonnal et Titi qui, eux, nient.   et dix jours plus tard le 16 octobre 2001 au petit matin, un couple du Plessis-Trévise et leurs deux enfants d'une vingtaine d'années sont ligotés dans leur pavillon par cinq hommes qui recherchent des bijoux. Appelés discrètement par une nièce, dont les cambrioleurs ignorent la présence, des policiers arrivent rapidement sur les lieux. Au cours d'une fusillade, deux policiers seront tués et un troisième blessé.

    Les hommes de la police scientifique parviendront à identifier l'empreinte génétique de Brahim Titi sur une cagoule laissée sur les lieux tandis que l'ADN de Jean-Claude Bonnal sera relevé par son empreinte présente sur un gant retrouvé également sur les lieux.

     La cour d'assises du Val-de-Marne a reconnu ce délinquant multirécidiviste coupable de six meurtres commis en 2001. Il a été jugé en compagnie de cinq coaccusés. Jean-Claude Bonnal, surnommé "le Chinois", a été condamné dans la nuit du mardi 31 janvier au mercredi 1er février 2006 par la cour d'assises du Val-de-Marne à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté incompressible de vingt-deux ans, pour six meurtres commis à l'automne 2001. Après une quinzaine d'heures de délibération, la cour et les neuf jurés ont suivi l'avocat général, qui avait requis la semaine dernière cette peine, la plus lourde prévue par le code pénal.