• Le carrefour des sacs volés

    Jusqu'à 500 agressions sur 250 mètres en 2007

    ANDERLECHT Situé entre deux carrefours de la chaussée de Mons à Anderlecht, l'endroit ne fait qu'à peine 250 mètres. Il n'en est pas moins présenté comme le plus dangereux du pays, celui qu'une femme seule au volant se doit d'éviter absolument. Les chiffres officiels sont incomplets. Beaucoup ne prennent plus la peine de déposer plainte. D'autres ne le font pas à Anderlecht. Des chiffres officieux font état de 400 à 500 agressions en tous genres depuis le début de l'année 2007.

    Dans le demi-millier, une majorité de sac-jackings, des carreaux cassés pour voler dans les voitures les sacs à main qui traînent. À cela s'ajoute la clientèle internationale de quelques hôtels. Celle-ci subirait le tiers de cette criminalité dont l'impunité exaspère et choque. Jugez-en. Hier matin, deux voitures y ont été cassées en 30 minutes, 1 Alfa Romeo et 1 Toyota Avensis. Dimanche, trois automobilistes étaient attaquées dans le même endroit, des femmes, en Jaguar, en Opel Vectra et la troisième, en Daewoo, a dû aussi protéger son fils ceinturé à l'arrière.

    Excédés, des habitants dénoncent ce quartier de non-droit, disent-ils, qui s'étend de la Porte d'Anderlecht au carrefour suivant de la chaussée de Mons et de la rue Haberman, un mouchoir de poche sur lequel les bandes font la loi.

    Les caméras de surveillance ne font plus peur : depuis longtemps hors d'usage, elles n'ont jamais été remplacées. Les malfrats le savent et en profitent. Preuve en est qu'autrefois les agressions se limitaient à la soirée; désormais, c'est matin, midi et soir. Leur tactique est si parfaitement réglée que les voyous ont compris qu'ils ne risquaient rien.

    Pour casser les vitres, c'est la mèche de foreuse ou le petit marteau rouge de la Stib. C'est du travail par équipes. Les guetteurs, postés à hauteur des carrefours, indiquent par signal convenu, aux complices, les bonnes cibles à attaquer, toujours les femmes seules dont le sac n'a pas été caché mais simplement posé sur le siège ou la banquette arrière.

    "Ils font comme les essuie-glaces", explique-t-on, c'est-à-dire remontent la chaussée de Mons dans un sens, puis reviennent au carrefour. Et ça marche. Trois automobilistes attaqués jeudi, quatre vendredi, trois samedi, encore trois dimanche. En cas d'alerte, comme au passage d'une patrouille, pas de problème : l'obscure petite rue Plantin assure la fuite.

    Dans les victimes récentes, deux femmes avec un petit garçon dans un 4x4 Range Rover. Une des femmes était enceinte. L'autre, sa mère, a été blessée à la tête.

    Parmi les victimes du week-end, la belle-soeur d'un commerçant du quartier; le commerçant s'est arrangé pour que les voleurs restituent le sac volé, ce que ceux-ci ont d'ailleurs fait en le déposant dans une boite aux lettres.

    "Cela ne peut plus durer", disent les habitants du quartier qui aimeraient que la police y installe enfin un commissariat.


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