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Preneur dotages et braqueur de banque ? 28 juillet 1993
Le preneur dotages de la maternelle de Neuilly serait lauteur de deux hold-up perpétrés contre une banque dAntibes. Des révélations qui arrivent au moment où sa famille porte plainte contre les hommes du RAID pour « homicide volontaire ».A « bout de course », « paranoïaque » ? Eric Schmitt, lauteur de la prise dotages de la maternelle Commandant-Charcot à Neuilly-sur-Seine, devient un homme aux multiples visages. « Human Bomb », tel quil avait été baptisé, se voit ramené, aujourdhui, au simple rang dun braqueur de banque.
« Libération », dans son édition de mardi, révèle, en effet, les témoignages de trois employés dune succursale de lagence American Express dAntibes, qui laccusent dêtre lauteur de deux braquages effectués contre lagence, en 1990 et 1992.
« Lorsque jai vu la photo, jy ai rajouté au crayon les lunettes et les moustaches dont mon agresseur sétait affublé et alors, je nai plus eu de doute, il sagissait bien de la même personne », raconte un de ces employés qui, au cours du deuxième hold-up, aurait passé plus dune heure en face de son agresseur.
Il semble que la diffusion, dans les médias, des photos dEric Schmitt, au lendemain de sa mort, aurait « réveillé les souvenirs » du personnel de lagence. Des « souvenirs » enregistrés, le 17 mai, par les policiers de lantenne niçoise du SRPJ de Marseille, soit à peine deux jours après la mort dEric Schmitt.
Ces témoignages, à eux seuls, ne constituent pas des preuves de culpabilité, mais ils refont étrangement surface au moment où souvre une information judiciaire à la suite de la plainte pour « homicide volontaire », déposée par la famille du preneur dotages.
Et alors même quAnne-Marie Schmitt, la soeur de ce dernier, conteste fortement la version officielle selon laquelle son frère aurait été tué par balles. A la morgue, elle naffirme navoir « vu aucune blessure » sur son visage.
Fragilité des témoignages, recueillis à chaud, au lendemain du drame ? De « troublantes similitudes », tant physiques que psychologiques, convergeraient pour accuser Eric Schmitt. La panoplie de la « Human Bomb » est là : ceinture garnie dexplosifs, munie dune boîte noire permettant sa mise à feu, et prise dotage du responsable de lagence, lors du deuxième hold-up.
Le mobile ? Au moment des deux hold-up, Eric Schmitt serait un homme fini qui se débattrait dans dimportantes difficultés financières. Enfin, le fait quil se soit rendu à Antibes, entre deux attentats, pour un bref, mais cependant très remarqué, séjour dune nuit au camping Antipolis, apporte de
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