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Trafic de drogue dans le bassin méditerranéen
La région du Bassin méditerranéen est loin dêtre épargnée par ce danger, elle se trouve même être le théâtre dune redoutable menace provenant dun réseau qui est aussi criminel que le cartel de Medellin. Ce réseau prend sa naissance de la filière de la région du Rif, au nord du Maroc, devenue depuis trente ans un centre pas seulement de production de cannabis, mais aussi de drogues dures notamment lhéroïne et la cocaïne qui ont fait leur apparition dans ladite région au début des années 1990.
Dans une enquête dirigée par lObservatoire géopolitique des drogues en 1997, le Maroc est devenu un important point de transit de la cocaïne du fait de ses relations avec le réseau colombien. « Les pays dAfrique du Nord ont connu une utilisation accrue de leur sol et leurs eaux territoriales par des organisations criminelles convoyant de la cocaïne par grosse quantité, généralement sous forme de fret maritime à destination de lEurope », souligne un rapport de 1993 du Drug Enforcement Administration, DEA, tout en affirmant limplication de trafiquants marocains de haschisch dans lintroduction de la cocaïne en Europe notamment en Espagne. Dans une enquête plus récente conduite par le gouvernement du Maroc et lOffice des Nations unies contre la drogue et le crime datant de lannée 2003, il est établi quun quart de la surface agricole utile de la région du Rif (pour ne citer que cette région) est désormais occupée par la culture de cannabis en expansion. Le revenu annuel de 800 000 personnes, soit les deux tiers de la population rurale de cette région, est directement lié à la culture du cannabis.
Le chiffre le plus étonnant est celui du chiffre daffaires du marché du haschisch qui est évalué à 10 milliards deuros détenus en majorité par les principaux opérants du réseau en Europe. Aussi, 70% du kif traité en circulation en Europe provient du Maroc. LAlgérie na pas été épargnée par les tentacules du fléau de la drogue. Les services chargés de combattre ce fléau se enregistrent périodiquement des opérations de saisie de drogue.
LAlgérie, une barrière sécuritaire
Le Bassin méditerranéen est devenu, comme il a cité plus haut, le théâtre dun mouvement de stupéfiants qui prend son point de départ du nord de lAfrique pour échoir au sud de lEurope, particulièrement en lEspagne et en France. Si avec les autorités ibériques lAlgérie arrive à trouver un terrain de coopération de lutte contre le phénomène de contrebande, en général, et de trafic de drogue, en particulier, ce nest pas le cas avec la France qui est tout aussi menacée par lintroduction sur son territoire de stupéfiants, et particulièrement la région de Marseille qui constitue par ses réseaux locaux le point de rencontre des réseaux maghrébins et français. En 2003, près de 3 tonnes de diverses drogues ont été saisies par les douaniers au port de Marseille.Par sa situation géographique, lAlgérie peut constituer une barrière sécuritaire contre lextension de ces réseaux en Europe. Mais encore, faut-il quil y ait une réciprocité dans le combat contre le crime organisé. Actuellement, seule lEspagne a saisi limportance dune telle coopération en procédant aux échanges dinformations. Linterception par les garde-côtes algériens au large de Mostaganem, en janvier 2004, dun bateau en provenance de Nador, au Maroc, qui avait pour destination Murcia en Espagne, dirigé par des trafiquants de drogue, dont un Suisse et 4 Marocains, est un exemple édifiant de la place stratégique quoccupe lAlgérie comme barrière sécuritaire.
Etant déjà elle-même menacée sur son territoire et étant consciente du danger encouru à cause de ce fléau, lAlgérie a pris loption de combattre les filières maritime et terrestres du réseau de trafiquants de drogue. Sur le territoire algérien, le réseau est détenu par un certain Zendjabil qui fait lobjet dun mandat de recherche international. Son réseau, qui traite avec son voisin marocain mais aussi avec les réseaux doutre-mer, nest pas exclusivement lié à la drogue. Même sil constitue sa principale ressource, il touche à toutes les branches de la contrebande. Constituée en organisation maffieuse de type cellulaire, la bande de Zendjabil est liée au trafic international de véhicules, falsification de papiers, émission de chèques sans provision, faux et usage de faux et contrebande de tout genre. Plus que les consommateurs, les fournisseurs et autres barons de la drogue devraient être les premières cibles des services de sécurité, doù limportance de sattaquer à la source de ce fléau qui nécessite une coopération accrue entre les pays touchés par ce phénomène. Le trafic de drogue est avant tout une affaire datteinte à la santé de la population mais aussi un coup fatal à léconomie et à la sécurité nationale. En 2001, les services de la Gendarmerie nationale avaient mis la main sur 571 kg de kif dans la région dEl- Karma . Cette affaire a été orchestrée par un islamiste,ce qui prouve que largent de la drogue est une source de lapprovisionnement en armes des réseaux terroristes. Latteinte à léconomie nationale se traduit, quant à elle, par le lien direct que ce trafic a avec le blanchiment dargent sale. La justice algérienne est en cours de traitement dune affaire dévasion fiscale de plusieurs millions de dinars causée par un importateur de réfrigérateurs qui a minoré la valeur de sa marchandise. La transaction a concerné 59 500 réfrigérateurs importés à des prix inimaginables de... 20 euros.
Selon des éléments de lenquête, la transaction na pour but que de blanchir de largent sale provenant de la vente de drogue. De plus, limportateur en question nest autre que le frère dun trafiquant de drogue. Aujourdhui plus que jamais, ou la sécurité des nations devient la première des préoccupations des Etats, la lutte contre le trafic de dogue devrait être une priorité dans le partenariat sécuritaire élevé au même niveau que la lutte antiterroriste.
Drogue-criminalité : des chiffres alarmants
Ayant depuis longtemps cru quelle ne représentait aux yeux des trafiquants quun simple couloir pour lacheminement de la drogue vers des pays où la consommation est révélée, lAlgérie découvre aujourdhui avec stupéfaction quelle est concernée au même titre que ces derniers par ce fléau. Et à ce stade-là, il nest nul besoin de se voiler la face ou de cacher le soleil avec un tamis comme dit ladage.
Le phénomène prend des proportions démesurées et toute tentative ayant pour objectif de ne pas linscrire dans ses véritables dimensions relèverait dune politique atteinte dune myopie déclarée. Le constat aussi amer soit-il est là et il y a lieu surtout de se demander quelles sont les dispositions à prendre en urgence pour endiguer ou ne serait-ce quatténuer les effets dévastateurs dun phénomène qui frappe de plein fouet une jeunesse nayant pas les armes nécessaires pour laffronter.Des campagnes de sensibilisation il y en a eu certes, des mesures parfois coercitives aussi. Les premières aussi timides que les secondes nont pas, reconnaissons-le, eu leffet escompté pour la simple raison que le sujet a été traité avec une vision à court terme, celle en loccurrence qui a toujours prévalu et qui consistait à ne pas aller au-delà de la prévention vu que lAlgérie nétait pas considérée comme un pays à large consommation. Cette donnée paraît aujourdhui obsolète et il va falloir inclure dautres paramètres. Entre autres celui de se dire que lAlgérie nest plus ce pays par lesquels transitent seulement quelques pesées de cannabis, mais bel et bien un pays qui représente un marché juteux pour les barons de la drogue venant de louest, du sud ou même de lest et du nord.
Le terreau existe et il suffit de voir toute cette frange juvénile livrée à elle-même en attente dêtre prise en charge par le premier venu. Les fous de Dieu lont exploitée à outrance, alors pourquoi pas les fous de la drogue et autres hullucinogènes ?
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