La fusillade a éclaté vers 7h30 ce matin près d'une agence bancaire de la Société générale, 116 boulevard Davout à Paris. A une centaine de mètres de la Porte de Bagnolet, trois malfaiteurs ont tenté de braquer un fourgon blindé de la Brink's, provoquant un échange de tirs nourris avec deux convoyeurs de fonds. "Touché par plusieurs balles", selon la direction de la Brink's, l'un des convoyeurs est décédé peu après 13h00 à l'hôpital de la Salpetrière. Une femme de 49 ans, qui attendait l'autobus, a été atteinte par des éclats de balle et admise à l'hôpital Saint-Antoine. Mais ses jours ne sont pas en danger.
Toujours selon la Brink's, les malfaiteurs ont pris la fuite sans pouvoir emporter d'argent. Le convoyeur attaqué portait en effet une valise intelligente, dont l'effraction provoque un jet d'encre sur les billets, les rendant inutilisables. Le président de l'entreprise de transports de fonds Roger Dutoit s'est rendu sur place ainsi que Christian Lambert, directeur de cabinet du préfet de police de Paris. La brigade de répression du banditisme (BRB) a été chargée de l'enquête.
Les syndicats des transports n'ont pas tardé à réagir. L'Union fédérale route CFDT "s'insurge contre cet acte odieux qui frappe une fois de plus un de nos camarades victime de ses conditions de travail" et "appelle l'ensemble de la profession à un arrêt de travail le jour des obsèques de leur collègue et ami". De son côté, la CFTC Transport a qualifié "d'acte odieux" cette agression et dénoncé "l'escalade dans la violence à l'encontre des convoyeurs de fonds". Selon son communiqué, "tirer ainsi sur un homme, déjà neutralisé par un jet de gaz, relève d'une lâcheté insoutenable". Le 15 janvier dernier, un autre convoyeur de fonds avait été tué à Metz et deux autres blessés lors d'une attaque à la roquette et au fusil-mitrailleur de leur fourgon. Jeudi en fin de journée, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé qu'elle recevrait "dans les meilleurs délais" les représentants des convoyeurs de fonds pour examiner les conditions de leur sécurité.