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35 gardes à vue après la descente de police
Le Raid, huit compagnies de CRS, la répression du bandistime, la police judiciaire de Versailles et d'Ile de France... Un dispositif policer impressionnant s'est déployé lundi matin à Villiers-le-Bel, dans le Val d'Oise, afin d'interpeller les auteurs de violences contre des policiers survenues fin novembre. En tout, ce sont environ 1000 membres des forces de l'ordre qui ont été mobilisés pour cette opération au cours de laquelle 33 personnes ont été interpellées, sur 38 qui étaient "ciblées". Ces interpellations ont eu lieu à Villiers, ainsi qu'à Gonesse et Sarcelles, deux localités situées dans le même département, mais aussi en Seine-Saint-Denis.
"Je n'ai jamais vu une opération de police de cette envergure", a commenté la procureure de Pontoise. "Je ne pense pas qu'il y aura trop de traumatisme dans la cité", cible principale des policiers. "J'espère", a-t-elle ajouté, "que les habitants comprendront que nous sommes là pour rétablir l'ordre et la paix". En fin de journée lundi, la procureure de Pontoise a annoncé que trente-cinq personnes, connues de la police pour des faits antérieurs, ont été placées en garde à vue. Parmi eux, le frère de Lakamy, un des deux adolescents décédés sur leur mini-moto en novembre. Il pourrait être impliqué dans le vol et l'incendie du véhicule de police du commissaire Jean-Claude Illy, qui avait été roué de coups à la suite de la collision mortelle dans laquelle Lakamy et Moushin avaient trouvé la mort en novembre. Parmi les personnes placées en garde à vue, 33 ont été interpellées lundi matin. Les deux autres personnes se trouvaient en prison pour d'autres affaires.
"Ca ne peut pas rester impuni"
Du 25 au 27 novembre dernier, Villiers-le-Bel avait connu des nuits d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre après la mort de deux adolescents lors d'une collision entre leur mini moto et une voiture de police. Selon les chiffres du ministère de la Justice, ces violences avait fait 119 blessés parmi les forces de police, dont cinq graves. Aucun chiffre n'avait été donné concernant d'éventuels blessés parmi les jeunes. Au cours de ces violences, plusieurs dizaines de policiers avaient été blessés par arme à feu. Dès le premier soir, le commissaire arrivé le premier sur les lieux de l'accident avec un collègue, avait été pris à partie par plusieurs dizaines de jeunes et gravement blessé. D'importantes forces de l'ordre avaient été déployées durant plusieurs nuits pour ramener le calme.
Début décembre, la police avait distribué à Villiers-le-Bel des tracts appelant d'éventuels témoins de "coups de feu tirés contre des policiers" à témoigner anonymement et contre une rémunération à hauteur de "plusieurs milliers d'euros". Nicolas Sarkozy avait assuré que "tout (serait) mis en oeuvre pour retrouver" les personnes ayant tiré sur des policiers. "Mettez les moyens que vous voulez ça ne peut pas rester impuni, c'est une priorité absolue", avait-il déclaré. En janvier, lors d'une cérémonie de voeux, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie avait elle prévenu qu'il y aurait "bientôt des déferrés" dans le cadre de cette enquête.
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