• Ajaccio: l'un des «braqueurs du siècle» tué

    Grièvement blessé de plusieurs tirs d'arme automatique, Richard Casanova n'a pas survécu. Ainsi s'est achevé mercredi à Porto Vecchio le parcours de cet homme de près d'une soixantaine d'années, décrit de source policière comme "une gloire locale du milieu" corse, soupçonné d'être "un des piliers du gang bastiais de la Brise de Mer" et d'avoir participé à l'attaque à main armée contre l'Union des Banques Suisses (UBS) à Genève. Une affaire qui n'est officiellement toujours pas close, et dans laquelle le butin n'a jamais été retrouvé.

    L'attaque avait eu lieu le 25 mars 1990 : ce jour-là, cinq personnes dévalisaient une succursale de l'UBS en maîtrisant deux gardiens et neutralisant les alarmes. Ils avaient emporté environ 220 kg de billets de banque en diverses devises. Un butin estimé à l'époque à 31 millions de francs suisses, soit plus de 20 millions d'euros. Mais c'est ce butin énorme, précisément, qui devait provoquer la division parmi les auteurs du braquage. Car un complice présumé, Michel Ferrari, s'estimant lésé dans le partage, dénonçait bientôt les auteurs présumés du hold-up.

    Des accusateurs qui refusent de venir à l'audience

    Le procès aux assises se tenait en juin 2004 à Paris. Sur les cinq suspects, seuls quatre comparaissaient : les frères Joël et Jacques Patacchini, André Benedetti et Alexandre Chevrière. Manquait Richard Casanova, alors en cavale. Manquaient également les accusateurs suisses, dont deux ont depuis été condamnés dans leur pays, qui avaient accablé les cinq suspects lors de l'enquête avant de refuser de venir à l'audience de Paris. Le procès se soldait finalement par l'acquittement des accusés. Depuis, le parquet a fait appel mais l'affaire n'a toujours pas été rejugée. Coïncidence curieuse, trois jours après le verdict, Alexandre Chevrière était blessé gravement par balles.

    Quant à Richard Casanova, il devait rester en cavale pendant plus de 15 ans, jusqu'à son arrestation en 2006. A la grande satisfaction des enquêteurs : "C'est une très belle prise, l'homme est un gros poisson du grand banditisme", avait alors estimé une source proche du dossier. Mais la police devait bientôt déchanter : Richard Casanova était remis en liberté quelques mois plus tard. La justice s'était alors appuyée sur l'acquittement dont avait bénéficié ses quatre complices présumés. Cette décision, assortie du paiement d'une caution de 150.000 euros, avait été prise par la cour d'appel de Paris, contre l'avis du parquet général qui avait requis le maintien en détention de Casanova.

    Jamais jugé, Richard Casanova est donc mort ce mercredi, devant le parking d'un garage, avant l'arrivée des secours. "La direction régionale de la police judiciaire a été saisie de l'affaire. Richard Casanova sera autopsié jeudi à Ajaccio", a précisé le procureur de la République de cette ville. L'autopsie sera pratiquée par un médecin-légiste venu de Marseille, car le praticien d'Ajaccio a renoncé à son poste et n'a pas encore été remplacé.

     

    source : lci


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