• Ces terroristes qui haïssent les radars

    Le mystérieux groupe Fnar (pour Fraction nationaliste armée révolutionnaire) aurait-il repris du service ? Tout porte à le croire, même si l'attentat perpétré dans la nuit de samedi à dimanche dans les Yvelines n'a pour l'heure pas été revendiqué. La méthode est à chaque fois la même (destruction à l'explosif) et vise les mêmes cibles symboliques, faciles à atteindre et difficiles à protéger : des radars fixes, au grand dam des autorités et des enquêteurs... mais pas, il faut bien le reconnaître, des automobilistes...

    Cette fois, c'est un radar installé sur la N184 en forêt de Saint-Germain-en-Laye, près de Conflans-Saint-Honorine, qui a été visé. C'est vers 2h30 du matin que l'engin explosif a fait son oeuvre. Le bruit de la déflagration a été entendu par les policiers de la brigade anticriminalité de Conflans-Sainte-Honorine, en patrouille dans la zone, qui n'ont pu que constater la destruction de la machine. Ironie du sort, ce radar situé dans une zone isolée en bordure de forêt avait été la cible d'une première destruction, dans la nuit du 27 au 28 octobre. Des traces de poudre avaient été retrouvées près de la machine éventrée sous l'effet de l'explosion.

    Huit attentats anti-radars en quelques mois

    Dimanche matin, à Saint-Germain-en-Laye, six enquêteurs de la sous-direction antiterroriste sont venus pour relever les premiers indices sur le radar détruit et prélever dans un rayon d'une trentaine de mètres les débris laissés par l'engin en partie soufflé par la déflagration. L'enquête est coordonnée par le parquet antiterroriste de Paris.

    L'explosion de cette nuit porte à huit les affaires de destruction ou tentatives de destruction de radars automatiques en région parisienne depuis le mois d'avril. A chaque fois, une même signature, ou bien, en l'absence de revendication, un même suspect : le Fnar. Ce groupe avait revendiqué plusieurs de ces actions dans deux courriers adressés en septembre et octobre au ministère de l'Intérieur. La Fnar y réclamait à l'Etat une rançon de plusieurs millions d'euros et exigeait un abaissement de la fiscalité et moins de répression. La dernière de cette série de destruction de radar avait été commise le 11 décembre, à l'aide d'un engin explosif artisanal à la mise à feu défaillante, au pied d'un radar de la Francilienne au niveau de la commune de Baillet-en-France, dans le Val-d'Oise. L'action n'avait pas été revendiquée par la Fnar mais lui est attribuée par les enquêteurs.
       
    L'affaire n'est pas sans rappeler celle du groupe AZF qui avait exercé un chantage à la bombe contre le gouvernement en 2004 en déposant des engins explosifs - qui n'avaient cependant pas été actionnés - sur des voies de chemin de fer. Les bombes retrouvées au pied des radars sont beaucoup plus rudimentaires que celles d'AZF, souligne-t-on cependant à la police judiciaire.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :