• Deux tableaux volés au musée Bührle retrouvés à Zurich

    Le mystère enveloppe le retour inattendu de deux des quatre tableaux volés à la collection Bührle de Zurich il y a dix jours. Les toiles ont été laissées en évidence dans une voiture non verrouillée sur un parking public, à 500 mètres à vol d'oiseau du musée.

    Mardi 19 février 2008 17:44
    ATS

    Lundi peu après 17h00, le gardien du parking de la clinique psychiatrique de "Burghölzli" à Zurich repère une Opel blanche "suspecte". Elle est parquée bizarrement, de façon ostentatoire presque. Sur le siège arrière, deux tableaux "clairement reconnaissables", selon la police municipale de Zurich qui informait mardi.

    Le gardien du parking, un Suisse de 56 ans, identifie tout de suite le "Champ de coquelicots près de Vétheuil" (1879) de Claude Monet. La police municipale de Zurich découvrira encore les "Branches de marronier en fleurs" (1890) de van Gogh.

    "Etat irréprochable"
    Les deux toiles, qui valent ensemble 70 millions de francs, ont été retrouvées dans leur cadre d'origine et sous la plaque de verre qui les protégeait, dans un "état irréprochable", a indiqué le conservateur du musée, Lukas Gloor.

    Mardi, elles étaient exposées dans la salle où se tenait la conférence de presse de la police. Avec à leurs côtés, deux affiches représentant les deux tableaux manquant toujours: "Ludovic Lepic et ses filles" (1871) d'Edgar Degas et "Le garçon au gilet rouge" (1888/90) de Paul Cézanne.

    Rançon payée?
    Leur valeur est estimée à 110 millions de francs, le Cézanne valant à lui seul quelque 100 millions. Les voleurs n'avaient pas choisi leurs tableaux en fonction de leur valeur artistique ou marchande, et n'ont pas non plus suivi ces critères pour en rendre une partie, a relevé Lukas Gloor, qui a précisé qu'ils avaient abandonné les deux plus grands.

    A la question de savoir si une rançon avait été payée, M. Gloor a indiqué: "je ne peux pas répondre". "Pas à ma connaissance", a dit de son côté le porte-parole de la police municipale, Mario Cortesi.

    Il est unique dans l'histoire des vols d'art qu'une partie des tableaux dérobés soit rendue ou abandonnée: "je ne connais pas de cas semblable", a souligné le conservateur du musée. Il a ajouté: "C'est miraculeux que ces oeuvres nous reviennent si vite".

    Plaque volée
    Toujours pas de trace en revanche des trois inconnus qui, masqués et armés, ont volé les quatre tableaux le 10 février au musée Bührle. La police a lancé un nouvel appel aux témoins mardi. Elle recherche en particulier des personnes qui auraient vu l'Opel blanche et ses passagers.

    La plaque zurichoise de cette voiture a été volée sur un autre véhicule le 6 février, dans un tout autre quartier. Pour les besoins de l'enquête, la police ne révèle en revanche pas l'origine de l'Opel blanche. Elle a refusé de répondre aux nombreuses questions qui ont fusé pendant la conférence de presse.

    Les enquêteurs sont actuellement en train de vérifier les "nombreux" indices qui lui sont parvenus, d'analyser les empreintes relevéees dans la voiture et sur le parking, d'étudier les liens éventuels avec d'autres vols d'art. Mardi, ils n'avaient aucune nouveauté sur le vol de deux Picasso à Pfäffikon (SZ), ni sur celui de onze tableaux dans un appartement de Kilchberg (ZH).

    Toiles raccrochées au mur
    Les deux toiles "rendues" au musée Bührle seront, dans quelques jours, raccrochées au mur. Le système de sécurité sera revu, a précisé Lukas Gloor. Quant au gardien du parking de la clinique psychiatrique, il recevra "une partie" de la récompense promise, qui est de 100 000 francs. Le montant n'est pas encore fixé.

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