• Incidents de Vincennes : 5 policiers entendus

    Cinq policiers, appartenant à la brigade anti-criminalité (BAC), dont un commissaire, ont été placés en garde à vue à l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices") jeudi puis remis en liberté, après des incidents survenus dans un centre de rétention pour étrangers en instance d'expulsion à Vincennes le 11 février, selon une source policière. La remise en liberté des cinq policiers ne préjuge en rien des conclusions de l'enquête, qui se poursuit, selon cette source. En attendant, aucune charge n'a été retenue contre eux après leur interrogatoire à l'Inspection générale des services, la "police des polices". Au total, dix policiers ont été entendus dans cette affaire.

    Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris en raison d'allégations de violences. Des personnes retenues avaient été hospitalisées à la suite de ces incidents. Elles avaient refusé de réintégrer leurs chambres le soir à l'extinction des feux et des téléviseurs. Il avait fallu une intervention des policiers pour qu'ils regagnent leurs chambres. Vers 2h15, certains d'entre eux avaient tenté de mettre le feu à des matelas et à des couvertures dans trois chambres. Les témoignages recueillis par la Cimade, seule association autorisée à entrer dans les CRA, ont fait état d'une intervention "musclée" de la police.

    Intervention filmée 

    Les policiers avaient fait usage de pistolets Taser, des armes à impulsion électrique, ce que la préfecture de police de Paris, qui a autorité sur le CRA de Vincennes, avait confirmé au moins pour un policier. L'intervention de la Brigade anti-criminalité (BAC) avait été filmée par des caméras de surveillance. L'intervention des policiers faisait suite à des échauffourées dans plusieurs centres de rétention.

    Le jour suivant les heurts, la Cimade avait adressé un courrier à l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices"). Deux enquêtes avaient été ouvertes par l'IGS, l'une administrative et l'autre judiciaire. L'IGS a décidé d'entendre jeudi les responsables de la BAC et les gardiens de la paix "afin de faire toute la lumière sur ces incidents". Certains d'entre eux pourraient être remis en liberté jeudi, d'autres pouvant être déférés devant la justice, a encore dit la source sans autre précision.

    Les organisations de défense des étrangers assurent que ces échauffourées sont liées à l'intensification des opérations d'expulsion d'étrangers en situation irrégulière. Les centres de rétention seraient surpeuplés et la tension y serait de plus en plus vive, selon elles. Des objectifs chiffrés annuels d'expulsions ont été fixés à l'initiative du président Nicolas Sarkozy.


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