• Jugé pour une évasion, il s'évade du tribunal

    A 26 ans, l'homme a un passé judiciaire bien rempli : déjà condamné pour homicide involontaire et importation de stupéfiants, il aurait dû rester derrière les barreaux jusqu'aux alentours de 2011. Pour autant, il n'était pas considéré comme particulièrement dangereux, selon le parquet d'Amiens ; il avait d'ailleurs déjà bénéficié d'une permission de sortie. Permission à l'issue de laquelle, toutefois, il avait omis de se présenter de nouveau au centre pénitentiaire de Laon... Pour cet oubli très malencontreux, il avait dû retourner au tribunal et avait écopé de 10 mois de détention supplémentaires. Condamnation pour laquelle il avait fait appel.

    C'est donc cet appel qui devait être jugé mercredi au palais de justice d'Amiens. "Devait" seulement... car depuis mercredi soir, le détenu fait défaut. Il s'est de nouveau évadé avant que le tribunal ait pu se prononcer sur son cas - dans des conditions assez rocambolesques et qui laissent penser au substitut général près la cour d'appel d'Amiens, David Pamart, que l'action était "manifestement préparée".

    "10 à 20 mètres non sécurisés"

    "Il n'y a pas d'accès sécurisé pour les détenus comme il peut en exister dans les tribunaux parisiens", souligne David Pamart, pour expliquer la déconcertante facilité avec laquelle l'homme a faussé compagnie aux gendarmes. "Les escortes arrivent par l'entrée principale et par la cour ; il y a donc 10 à 20 mètres qui ne sont pas sécurisés... qui sont pour ainsi dire dans la nature, à l'air libre. S'il y avait eu un sas sécurisé pour les véhicules de gendarmerie, un tel problème n'aurait pas pu se poser".

    Tout s'est joué dans ces 10-20 mètres à découvert. L'homme avait manifestement repéré la faille et décidé de profiter de la disposition des lieux. Et il avait élaboré un scénario simple mais efficace. "Avant même cette évasion, la journée avait été mouvementée", raconte David Pamart. "A son arrivée, il s'était laissé tomber dans l'escalier. Ensuite, il n'a cessé de se plaindre de maux de ventre. Il devait comparaître dans l'après-midi, mais l'audience a été renvoyée suite à un problème d'avocat. L'intéressé repartait en fourgon celulaire pour regagner la maison d'arrêt, lorsqu'en descendant l'escalier d'honneur, il a bousculé les gendarmes qui l'escortaient. Il a alors parcouru les 10-20 mètres qui le séparaient de la grille, malgré l'escorte qui le poursuivait. Un complice l'attendait avec un véhicule. Il a sauté dans la voiture..." Le tour était joué. Un démarrage en trombe, et les gendarmes impuissants ne pouvaient qu'assister à la fuite du détenu.

    Actuellement, l'homme est toujours introuvable. Le Plan Epervier, déclenché mercredi soir pour tenter de localiser l'évadé et son complice, a été levé jeudi dans la matinée.

     

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