• La lettre qui met en porte-à-faux le père d'Yvan Colonna

    Jean-Hugues Colonna est le père d'Yvan. Mardi, cet ancien député a été le premier à témoigner pour cette deuxième journée de procès consacrée à l'examen de la personnalité de l'accusé. "Je n'ai pas une conviction intime, j'ai la certitude qu'Yvan est innocent", a assuré ce père de 73 ans. Mais il a eu du mal à expliquer pourquoi, dans une lettre écrite le 28 mai 1999, alors que leur fils vient de prendre le maquis pour quatre ans de cavale, lui et son épouse Cécile ont tenu à "demander pardon" à Dominique Erignac et ses deux enfants.
      
    "Le soir du 6 février (1998, date de l'assassinat, ndlr) nous avons imaginé et partagé votre détresse. Aujourd'hui, pour lui, pour nous... nous vous demandons pardon ainsi qu'à vos enfants et à tous ceux à qui nous avons fait du mal", ont écrit les époux Colonna dans cette lettre, projetée à l'audience. Me Philippe Lemaire, l'avocat de Mme Erignac, se fait insistant à l'égard du témoin, en costume cravate. "Ne comprenez-vous pas que la destinataire de cette lettre ait pu la considérer comme une reconnaissance de culpabilité?" interroge l'avocat. "Non", réplique Jean-Hugues Colonna.
      
    Il explique une nouvelle fois, avec des sanglots dans la voix, que cette lettre a été écrite alors que les médias français faisaient de son fils l'ennemi public numéro un et que lui-même traversait une période de "doutes" sur sa culpabilité. "Le doute est humain", dit-il. "Si vous voulez me faire admettre que j'ai eu des doutes de A à Z à ce moment là, je les ai eus", s'énerve-t-il. "Mais je ne  les ai plus", enchaîne-t-il, disant son fils "i-nno-cent".

    Un homme fort et courageux

    Mardi, les proches d'Yvan Colonna ont par ailleurs dressé le portrait d'un "homme fort et courageux" dont ils défendent l'innocence. Cette journée "a été dure pour moi car je suis un peu pudique. Alors, entendre tous ces compliments !", a même lancé en fin d'audience Yvan Colonna. "C'était un bon élève, très assidu, très attentif en classe", se rappelle sa tante Josette Colonna-Beech, enseignante retraitée qui a eu son neveu une année dans sa classe. "Sportif, il ne boit pas, ne fume pas. Travailleur acharné... très économe", il a mis 10 ans à retaper de ses mains une petite maison sur la propriété familiale, souligne-t-elle, présentant Colonna comme "un homme fort, honnête, loyal, responsable".

    Son ami Jean-Marc Messina a dit voir en lui "un père exemplaire", un maître-nageur qui "n'a écouté que son courage" pour tenter de sauver un jeune homme de la noyade. "Je le classerais plutôt dans un militantisme pour la vie et pas pour la mort", affirme son frère Stéphane. Philippe Carlini, qui faisait du sport avec Colonna dans le village de Cargese, veut "effacer l'image d'un personnage taciturne, vivant retranché dans sa bergerie, qui parle à ses chèvres" : il décrit "un homme sociable, très social, qui s'investit dans la vie associative". En devenant berger "il n'a pas voulu s'isoler de la société, c'est tout le contraire !", confirme sa soeur Christine.


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