• Le « violeur aux chaussettes » avait fait douze victimes

    C'est un routard du viol que les jurés de la cour d'assises du Puy-de-Dôme sont appelés à juger à partir d'aujourd'hui. Lassana Coulibaly est accusé d'avoir fait des victimes à Paris, Vichy, Montpellier ou encore Clermont-Ferrand. Il avait été confondu par son ADN.

    LES ENQUÊTEURS l'avaient surnommé « le violeur aux chaussettes », lui qui leur avait donné tant de fil à retordre. Lassana Coulibaly, 27 ans, comparaît à partir de ce matin devant les assises du Puy-de-Dôme pour neuf viols précédés, accompagnés ou suivis de tortures ou actes de barbarie, deux tentatives de viol et une agression sexuelle aggravée. Face à lui, douze femmes attendent de voir leur agresseur jugé.

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    Douze victimes, âgées de 19 ans à 57 ans au moment des faits, qui ont enduré un véritable martyre.

    Les faits se sont déroulés entre 2002 et 2005. A cette époque, Lassana Coulibaly, sans profession et sans domicile fixe, écume les foyers de jeunes travailleurs, squatte chez des copains et vit de rapine et de petits boulots. Ce garçon d'origine africaine, qui a grandi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), navigue entre Paris, Clermont-Ferrand, Vichy ou encore Toulouse. Mais c'est à Montpellier (Hérault) qu'il commet sa première agression sexuelle, le 13 octobre 2002, sur une jeune étudiante de 19 ans. Trois jours plus tard, toujours dans la cité héraultaise, il s'infiltre discrètement chez une nouvelle victime, une femme médecin de 36 ans, qu'il viole à deux reprises sous la menace d'un couteau en la bâillonnant avec une chaussette trouvée sur place.

    Un véritable maniaque

    La longue errance de Coulibaly continue. En juin 2003, il se trouve alors à Clermont-Ferrand. En l'espace de quelques jours, il commet deux nouveaux viols et une tentative. En 2004, deux autres femmes sont violées à Paris et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). En 2005, alors que les enquêteurs traquent encore un inconnu, dont le portrait-robot circule dans tous les commissariats du pays, il viole ou tente de violer à quatre reprises à Vichy, Clermont et Paris.

    « Ma cliente est en survie depuis les faits, souligne Me Portejoie, l'avocat d'une des parties civiles. Tant que le procès n'aura pas eu lieu, elle ne pourra pas se reconstruire. » D'autant que les victimes ont eu affaire à un véritable maniaque.

    Chaque fois, le mode opératoire était le même. Il s'introduisait par la fenêtre d'un appartement en étage, escaladant les murs, généralement au petit matin. Il utilisait des chaussettes pour bâillonner ses victimes ou s'en servait comme de gants pour ne pas laisser d'empreintes. A l'aide de fils électriques trouvés sur place, il ligotait ses victimes, les violait, les frappait, les menaçait de représailles si elles portaient plainte, avant de disparaître.

    Du détergent sur ses victimes

    En 2005, Coulibaly se sent traqué. Il utilise alors des détergents pour laver ses victimes, afin de ne pas laisser de traces d'ADN... Peine perdue, sur chaque scène, l'empreinte génétique du violeur aux chaussettes est retrouvée. Le 9 octobre, il commet son dernier viol sur une étudiante clermontoise de 23 ans, semant la panique sur le campus. Cette fois-ci, l'affaire est révélée par la presse. Des femmes qui n'avaient jamais osé parler sortent de leur silence.

    Coulibaly n'est alors connu des services de police que pour de menues affaires de vols et de drogue. Son empreinte génétique n'est donc pas enregistrée dans le fichier national. C'est d'ailleurs à la suite d'un simple cambriolage commis dans la région de Toulouse que le routard du viol est interpellé le 8 décembre 2005. Son empreinte génétique est expertisée et le « violeur aux chaussettes » enfin identifié.

    Son procès qui s'ouvre aujourd'hui à Riom (Puy-de-Dôme) devrait durer jusqu'à vendredi prochain. Il y a quelques jours seulement, la famille du violeur a récusé deux de ses trois avocats. Coulibaly encourt pourtant la perpétuité.

    source : Le parisien


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