• Quand un gendarme escroque un avocat sulfureux

    Une poissonnière, un vrai gendarme et un faux flic, viennent d'être mis en examen pour tentative d'escroquerie. Egalement poursuivies pour association de malfaiteurs, ils ont tous trois été placées sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir proposé contre rémunération de donner à l'avocat Me Karim Achoui, blessé par balles en juin, le nom de policiers qui auraient voulu sa mort.
     
    L'affaire remonte à une quinzaine de jours. Karim Achoui a été "approché par une femme, une ancienne cliente" qui lui propose de rencontrer un gendarme susceptible de lui fournir des renseignements sur les policiers qui auraient voulu sa mort, raconte-t-il à l'AFP. En juin, cet avocat de plusieurs figures du grand banditisme avait été blessé par balles par un inconnu en sortant de son cabinet parisien. Il accuse depuis des policiers d'en être les commanditaires.
      
    150 000 euros pour donner les noms des policiers

    Ce garde républicain est un "intermédiaire" qui présente l'avocat à un "policier très haut placé" à l'accent corse devant un bar du Ve arrondissement,  a-t-il poursuivi. "Cet homme me dit qu'il a les renseignements nécessaires contre de l'argent", a ajouté l'avocat, précisant qu'on lui réclamait un premier versement de 50.000 euros puis un autre de 100.000 euros.

    Karim Achoui prévient alors les policiers de la brigade criminelle qui projettent de le doter d'un micro et de les arrêter en flagrant délit, selon son avocat, Me Jean-Yves Liénard. Mais vendredi, alors qu'un nouveau rendez-vous doit avoir lieu sous surveillance policière, il est annulé "quelques minutes avant. Ils ont été renseignés", selon Maître Achoui. Le gendarme, l'homme à l'accent corse et l'ancienne cliente sont interpellés au cours du week-end notamment "sur la base d'écoutes téléphoniques et de SMS qu'ils s'étaient échangés", selon une source proche du dossier.
      
    Le juge d'instruction Jean-Louis Périès, déjà chargé de l'enquête sur la tentative d'homicide à l'encontre de Karim Achoui, a vu sa saisine élargie aux faits présumés de tentative d'escroquerie. Avocat du braqueur multirécidiviste Antonio Ferrera, Me Achoui a été mis en examen en novembre 2005 pour complicité - qu'il nie - dans la spectaculaire évasion de son client de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) en 2003.


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