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Ravisseurs amateurs contre escrocs, la police arbitre
Ils s'étaient improvisés ravisseurs et avaient séquestré deux personnes pour se venger d'une escroquerie. Mais c'est en garde à vue qu'ils auront fini leur week-end. Les suspects, deux Haïtiens et un Français d'origine haïtienne, ont été interpellés samedi à Paris au moment du versement de la rançon qu'ils réclamaient.
Commencée samedi vers 1h40 quand une femme est venue alerter le commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris que son petit ami était séquestré par des hommes qui demandaient un rançon pour le libérer, l'affaire a été promptement résolue quelques heures plus tard. La 2ème division de police judiciaire et la Brigade de recherche et d'intervention (BRI - l'anti gang de la PJ) sont intervenues lors du rendez-vous entre l'entourage de la victime et les malfaiteurs pour la remise de la rançon - 20.000 euros réclamés, un montant renégocié à 8000 euros - aux
abords de la gare de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis.Arrestation en douceur
Selon les enquêteurs, les deux hommes venus prendre l'argent n'étaient "pas difficiles à repérer ni à interpeller". Une opération qui a été réalisée en douceur peu avant 10 heures samedi. Au domicile de l'un d'eux, à Noisy-le-Grand, les enquêteurs ont retrouvé deux hommes ligotés, dont le disparu signalé, ainsi qu'un complice des ravisseurs présumés qui a été lui aussi interpellé.
Les trois hommes âgés d'une quarantaine d'années ont été placés en garde à vue dans les locaux de la 2ème DPJ. D'après les premiers éléments, il semblerait que l'un d'entre eux ait été la victime d'une "arnaque classique" dans la communauté africaine : des papiers noirs sont vendus avec une solution particulière qui est sensée les transformer en billets de banque.
Du côté de la police, on raconte ainsi comment l'arnaque a tourné à l'enlèvement : "la 'victime' y aurait été de sa poche de 6000 euros et quand elle s'est rendue compte de la supercherie, elle a fixé un rendez-vous dans un appartement aux deux personnes avec qui elle était en contact et les y a séquestrées", sans doute avec l'aide de gens de sa communauté.
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