• Villiers-le-Bel - Mises en examen en série

    Des primes offertes à ceux qui acceptent de parler, la possibilité de venir témoigner anonymement... La police a eu recours à des moyens inédits pour retrouver ceux qui ont tiré, il y a 3 mois, sur des forces de l'ordre à Villiers-le-Bel. Cela a conduit au spectaculaire coup de filet lundi. Cinq jours après, la procureure de Pontoise a fait le bilan vendredi, à l'occasion d'une conférence de presse.
     
    Au total, 18 personnes ont été mises en examen et 11 écrouées dans les différents volets de l'enquête. Vendredi pour la première fois depuis le coup de filet de lundi, quatre personnes ont été mises en examen dont trois écrouées dans le volet de l'enquête portant sur les tirs de coup de feux contre les forces de l'ordre en bande organisée. La procureure a souligné le fait que l'enquête ne se terminait pas à l'issue des gardes à vue des interpellés de lundi et qu'il pourrait y avoir d'autres interpellations dans les jours ou les semaines à venir.
     
    Plusieurs volets
     
    Selon la procureure, trois personnes ont par ailleurs été mises en examen et écrouées pour la tentative de meurtre d'un commissaire de police. Cinq personnes ont été mises en examen, dont trois écrouées, pour le caillassage des forces de l'ordre. De plus quatre ont été mises en examen et deux d'entre elles écrouées pour les incendies d'une bibliothèque et d'une école de Villiers.

    Enfin, deux personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour l'incendie du véhicule du commissaire de Sarcelles, dont le frère de Lakamy, 16 ans, l'un des deux adolescents morts. Une troisième personne déférée dans ce dossier a été entendue sous le régime de témoin assisté, à mi-chemin entre le statut de mis examen et celui de simple témoin. 

    Interpellée par un des frères de la victime

    "Une vingtaine de mises en examen pour une quarantaine d'interpellés, c'est un ratio normal dans ce genre d'enquête", a estimée l'avocate qui défend plusieurs inculpés dans les enquêtes sur les tirs de coup de feux et sur l'agression du commissaire de police. La procureure a pour sa part estimé que l'enquête avait "permis d'obtenir des résultats et d'élucider des faits criminels et correctionnels". S'efforçant de désamorcer d'éventuelles réactions de colère à Villiers-le-Bel, elle avait convié à s'exprimer lors de cette conférence de presse l'avocat d'un des prévenus et avait autorisé les "grands frères" de Villiers-le-Bel, présents en nombre au tribunal, à assister à la conférence. Elle a souligné que 11 "seulement" sur 18 mis en examen avait été écroués, "ce qui veut bien dire que (...) la détention qui a été requise dans les différentes procédures l'a été avec discernement". Elle a en outre déclaré qu'il n'y avait pas de "justice à deux vitesses", et que l'enquête sur la mort des deux jeunes "se (poursuivait) activement".
     
    Deux expertises, l'une sur le véhicule, l'autre sur les conversations des policiers, sont en cours. Alors qu'un des grands frères l'interpellait, demandant quelles "preuves" avaient permis de mettre en cause les mis en examen, elle a refusé de répondre, soulignant qu'une "instruction (était) en cours", qu'il y aurait vraisemblablement d'autres interpellations. Elle lui a proposé d'être entendu par un juge d'instruction. Devant la véhémence du jeune homme l'accusant de "réveiller la banlieue", elle a rapidement mis fin à la conférence de presse sans répondre aux questions des journalistes.

    La vaste opération de lundi, qui a mobilisé un millier de policiers, visait à retrouver les auteurs des violences survenues les 25 et 26 novembre à la suite de la mort de deux adolescents dans la collision de leur mini-moto avec un véhicule de police.


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